Installation au village de Bingassi!!
Deux mois plus tard, on ajoute les photos sur l'article, la connexion est meilleure! Je fini demain, et ensuite, nouvel article! Désolé pour le retard, pas évident internet ici!!
Anitlé ! Ikakéné ? Somogo bedi ? Petit aperçu des salutations maliennes... bonjour à tous !
Vous l'aurez compris, notre accès à internet et au reste du monde est très restreint ! Veuillez nous excuser pour ceux qui auraient essayé de nous contacter depuis le dernier article sur le blog. Mais nous voilà pour des nouvelles fraîches! Nous sommes venus à Kita avec Antoine pour prolonger nos laisser passer touristiques d'un mois. C'est compliqué ces histoires de papiers, je ne vais pas tout vous raconter en détail, mais le principal est là, on est à jour, dans le respect de la loi malienne, tout est bon !
La nouvelle mosquée du village, toute neuve!
Le grand fromager, arbre à palabre des anciens du village.
Des jeunes files du village, magnifiques...
Préparation de la sauce arachie, tigadeguena, hum.....
Marché de Manantali où nous allons faire le plein de provisions une à deux fois par semaine.
Bandiougou qui nous aide à la pompe, toujours la classe!
La dinette... comme les petites filles du monde entier!
Les jeunes femmes qui viennent chercher de l'eau chez Jean...
...et les plus jeunes qui mettent eux aussi la main à la pâte!
Ça fait maintenant deux mois et demi qu'on est à Bingassi, et tout va pour le mieux ! Après deux mois chez Jean, étant donné le bonheur que nous vivons quotidiennement ici et l'harmonie qui existe entre nous, le travail de l'association et les villageois, nous avons décidé de nous installer un peu plus officiellement. Nous sommes donc désormais les joyeux locataires d'un terrain, toujours en bordure du fleuve, non loin de là où on était avant.
Les enfants qui cueillent les feuilles de baobab sur le terrain, pour faire la sauce.
Potager au bord du fleuve, à coté du terrain.
Le fruit du baobab..
La propriété est une notion compliquée ici, beaucoup de personnes fonctionnent avec la location, surtout que nous on est des toubabs tout juste arrivés là, donc bon, allons y doucement ! Toujours est il que nous sommes ici chez nous, un grand terrain avec quelques ruines pré-existantes, plein de baobabs, de manguiers, de palmiers, d'eucalyptus et arbres en tout genre. C'est magnifique, surtout en ce moment avec les pluies régulières, la nature se réveille et ça vaut le détour !
Départ aux champs, de l'autre côté du fleuve
On a bien sur consulté les villageois avant de signer cette location, plus particulièrement le chef du village, les anciens et les membres du CGS (Comité de Gestion Scolaire). Tout le monde nous a donné son accord avec grand plaisir, ce terrain nous a immédiatement convenu, il ne restait plus qu'à faire les papiers dans les règles et à s'installer, ce qui est fait depuis le 1er juin !
La ruine qui deviendra bibliothèque du village à l'automne.
Il y a principalement une grande ruine qui est encore récupérable après une bonne rénovation. Ce sera la première bibliothèque d'Anim Ta Route !!! Nous sommes donc heureux de vous annoncer que grâce à votre soutien, à l'accueil extraordinaire des villageois, et à notre bonne volonté, une bibliothèque sera inaugurée à la rentrée prochaine au village de Bingassi au Mali !!! C'est génial ! Les enfants ainsi que nous, attendons ce moment avec impatience !
Bata et Tali qui font la pause..!
Djimmi!! La bonne bouille!
Sayo et Bata...
Nous pensons vraiment que ce projet peut être très bénéfique pour tout le village et les alentours. Nous avons déjà constaté de réels progrès en français et à l'école chez les enfants du village depuis notre arrivée et grâce aux échanges en français que nous avons avec eux, mais ce n'est rien à côté de ce qui nous attend l'an prochain avec l'appui de la bibliothèque ! On a même entendu parler que le sous préfet envisage de placer ses enfants à l'école de Bingassi à la prochaine rentrée scolaire, mais chuuuut... !
Nous avons commencé le chantier de rénovation de la future bibliothèque lundi 13 juin, avec Moussa, un maçon habitant de Bingassi. Toutes les briques ont déjà été fabriquées, on a ramené le sable du fond de la rivière avec âne et charrette, ainsi que les graviers, pour le ciment. Ça avance doucement, un peu trop à notre goût, mais il faut se mettre au rythme local ! Les maliens sont de bons travailleurs, ce n'est pas le problème, mais il faut y aller tranquillement ! Un petit thé par ci, une course au village d'à côté par là, etc... mais ça avance ! Moussa nous a annoncé dix jours de travail, on table plus sur deux bonnes semaines, le chantier devrait donc être terminé pour la fin du mois de juin.
Depuis deux mois, Léa qui a fait ses études dans les métiers du livre, forme un des villageois au métier de bibliothécaire. M Bakari Sissoko a été désigné par les villageois, visiblement pour son plus grand plaisir, pour tenir ce rôle. Il connaît plutôt bien la langue française et est enchanté d'apprendre aux cotés de Léa les différents types de livres, romans, magasines, bandes dessinées, etc, ainsi que le fonctionnement d'une bibliothèque, classement, prêt et autre. Dès que les locaux seront terminés, nous installeront donc les livres en sa compagnie, il gérera la bibliothèque avec nous durant notre présence au village, ainsi qu'en notre absence puisqu'un jour il faudra bien revenir en France ! Le bénévolat c'est bien, mais pour manger et avancer dans les projets de l'association, il faut bien un peu d'argent ! Il assurera le bon fonctionnement de la bibliothèque pendant que nous seront en France, en attendant notre retour.
Une des femmes de M Sissoko, avec sa fille, Djouma
Repas chez M Sissoko
Tout se passe donc au mieux pour nous. Nous avons atteint les objectifs que nous nous étions fixés avant le départ. On a du modifier le projet comme nous vous l'avions déjà expliqué, l'itinérance de l'association s'arrête à Bingassi, face aux réalités financières, et aussi parce qu'on s'est rendu compte que c'était bien plus constructif de rester quelque part pour y monter quelque chose de concret. Et on dirait bien qu'on a trouvé le bon endroit ! Encore merci à toi Jean !
Les forgerons du village.
Petite matinée aux champs, pour filer un coup de main et découvrir un peu l'agriculture locale! Programme du jour : on sème le mil!
Le petite Kémouro qui a encore une bonne trouille de nous tout blancs que nous sommes, a passé toute la matinée à me regarder d'un air pas rassuré du tout...!
Dernière journée d'animation avec les enfants, la balle au prisonnier!
Léa lit un conte africain aux enfants.
L'école est terminée, tous les enfants travaillent aux champs avec leurs parents, donc cet aspect là de notre intervention est en suspend en attendant le rentrée.
Mais le cinéma tourne toujours chaque samedi soir, installé sur le nouveau terrain entre deux palmiers, et on passe toujours beaucoup de temps avec les enfants qui viennent nous aider à nettoyer le terrain.
Julien coupe les branches de cet arbre qui vont géner pour faire le toît de la bibliothèque.. même pas peur!
On a organisé une petite fête avec les enfants pour la fin de l'école, samedi dernier. Ils sont tous venus chez nous avant le cinéma, on a mis de la musique, on a dansé et fais les imbéciles avec eux, puis on leur a donné à chacun un verre de jus de fruit, et un gateau, ils étaient aux anges et nous aussi!!
Julien et M Kouyaté, le directeur de l'école, qui font le distribution de gâteaux...hum...!
Ça fait cinq ans qu'il n'y avait eu personne sur ce terrain ,donc c'était un peu la jungle ici quand on est arrivés, autant au niveau végétation que animaux en tous genre. Non, pas de lions, toujours pas, malgré les rumeurs que laissent courir certains villageois, on ne démordra pas qu'il n'y en a plus dans la région depuis un moment. Mais par contre des bêtes comme on vous en avait déjà parlé dans le précédent article.
J'ai eu la joie de me réveiller un des premiers matins sur le nouveau terrain, à 5h du matin, en tête à tête avec un cobra, juste en face du 508... Les araignées pullulent aussi, mais pas de scorpion pour l'instant. Toujours des petites souris, on dirait des loirs, trop mignonne avec sa petite queue en panache, sauf que là il y en a une qui a élu domicile dans le 508, entre le coffre et les différents placards. Les tapettes sont complètement inefficace, alors j'ai du me résoudre à la mort aux rats dans le coffre (pour qu'Atlas ne risque rien!) mais elle court toujours !!! Pareil chez Julien, il passe de drôle de nuits, apparemment il aurait deux souris plus une autre bête plus grosse et plus bruyante, pour lui tenir compagnie chaque nuit. Ça cavale dans tous les sens, ça grignote par ci par là, il a mis en place des pièges aussi, une cruche avec des arachides au fond et de l'huile pour que la bestiole se retrouve coincée en bas... pour l'instant elles sont plus fortes que nous, le soir on les voit même passer devant nous dans les camions à toute allure, gonflées quoi !! Mais on les aura avant qu'elles ne mangent toute notre isolation et finissent par faire des grosses bêtises.. !
Prise du jour de bandiougou, un boa, ou pluto un python du coup..
Nous avons quand même une nouvelle bebette à ajouter au palmarès : le boa !!! ha ! Ha ! Enfin, à priori cette sale bestiole ne vit qu'en Amérique latine, mais les villageois appellent ces énormes serpents par ce nom, et ça y ressemble méchamment.. ! Déjà oui c'est très gros, un des frères de Bandiougou en a déjà tué un de 5 à 6 mètres de long. Mais aussi apparemment ça étrangle ses proies. Bref, on va arrêter de vous faire flipper, selon les villageois il n'y a jamais eu d'accident avec un être humain, mais plus avec le bétail. Et Bandiougou en a tué un au fusil juste devant l'endroit où on vivait avant, un de 1,50 de long, et peut être 10 cm de diamètre...brrrrrrrrr. Paraîtrait il qu'il y en a un qui vit non loin de chez nous, un très gros, sous les rochers où toutes les femmes du village (dont moi et Léa!) vont se laver, faire la vaisselle et la lessive... mystère ! Il passerait ses nuits sous les rochers, jusqu'à 4h du matin, puis partirait chasser toute la journée dans le fleuve, loin des habitats... Enfin voilà, un de ces quatre y a un mammouth qui va débarquer on ne sera même plus étonnés.. !!!
Le grand fromager, arbre à palabres du village.
On a déjà nettoyé les deux tiers du terrain, en ramassant toutes les feuilles, paille, et branches mortes qui traînaient et en allumant des feux un peu partout pour montrer aux animaux que maintenant il y a du monde, se serait bien d'aller s'installer ailleurs ! Depuis on a pas revu de serpent, et les araignées se sont un peu raréfiées, c'est déjà ça ! Mais le terrain est très grand, une des femmes de M Sissoko a marché sur un serpent en venant au cinéma samedi dernier, sans conséquence, mais du coup on a redoublé d'efforts avec les enfants pour les faire fuir, lui et ses potes ! En espérant que ce genre d'incident n'arrivera plus.
Première étape de rénovation, en parallèle au déblayage et au nettoqge du terrain : rénovation des toilettes, primordial!! On a reçu un coup de main de quelques villageois, un toît en paille ça ne s'improvise pas!
Petite pause thé pour M Sissoko, accompagné de son fils, Bandja.
Ça y est, on a vu les hippos !! Il y a deux semaines j'étais avec Léa en train de faire notre lessive avec les femmes du village, et là elles se sont toutes mises à crier, malo ! Malo ! Hippopotame ! Hippopotame ! Génial, ils étaient juste là, au milieu du fleuve, un gros et le petit. On les a revu plusieurs fois depuis, ça fait toujours quelque chose, à chaque fois je sens mon cœur battre plus vite, une merveille de la nature, pas que ce soit beau, mais tellement impressionnant, planté là au milieu du fleuve, à envoyer ses jets d'eau en l'air, c'est magnifique !
La vie au village suit son cour, les bonnes nouvelles, les moins bonnes, et les mauvaises, comme partout dans le monde, mais ici c'est beaucoup plus direct. Bingassi est un petit village, tout le monde se connaît et est concerné par chaque événement. Il y a quatre semaines maintenant il y a eu trois décès consécutifs en une semaine, c'était très dur.
Tout d'abord Falaye, le directeur de l'école d'un village situé à une trentaine de kilomètres mais qui vivait à Bingassi. Il était malade depuis un moment, il disait qu'il avait la fièvre jaune, il était faible, mais ça allait bien mieux avant qu'on parte à Bamako il y a un mois de ça. Il était même venu nous rendre visite aux cases de Jean. Quand on est revenu, on a fait le tour des familles du village pour saluer tout le monde, et quand on est arrivé chez lui il était au plus mal, il avait beaucoup de mal à respirer. On lui a donné un médicament pour l'aider à se ventiler, et le lendemain on a réussi à le convaincre de venir avec nous au petit hôpital de Manantali. C'était très difficile, on ne savait pas quoi faire, les médecins disaient qu'il devait aller de toute urgence à Bamako pour être mieux soigner, ici ils ont très peu de moyens, mais il fallait payer l'ambulance, puis l'hôpital. On ne savait pas quoi faire, si on le faisait pour lui, tout le monde au village allait se tourner vers nous à la moindre petite maladie. Mais Allah pour les villageois, et autre chose pour nous, en a malheureusement décidé autrement, il est mort le soir même. Son jeune frère est décédé deux jours plus tard, visiblement de la même maladie. On a eu très peur, sachant que les hépatites peuvent être contagieuse, que toute la famille subisse le même sort, mais tout va bien pour ceux qui sont restés. Et pour briser encore d'avantage le moral de tous, une jeune fille de vingt ans d'un village voisin venue visiter sa famille s'est noyée dans le fleuve quelques jours plus tard...
On a été confronté de plein fouet à la réalité de la vie ici ! On avait déjà amené une future maman à l'hôpital pour un accouchement, participé à un mariage, mais la mort on ne l'avait pas encore vécue. Tous les parents qui peuvent font le déplacement, de Bamako et de tout les villages du coin, une première cérémonie a lieu dès le lendemain. Puis les femmes sont isolées dans une case dont elles ne sortent que si nécessaire durant toute une semaine, et où seuls les femmes et les hommes non mariés peuvent les visiter. Puis a lieu une seconde cérémonie à la fin de cette période d'une semaine. Et enfin une troisième quarante jours après le décès. C'était un moment très difficile.
Bref, depuis la vie au village a repris son cour « normal ». Les premières pluie sont arrivées depuis une dizaine de jours, accompagnées de quelques gros orages. C'est impressionnant, ça souffle tellement qu'il y a des vagues sur le fleuve, les branches d'arbre se brisent et volent dans tous les sens, ça déménage ! Mais c'est encore calme pour l'instant, le pire reste à venir ! Ça fait du bien cette pluie, un peu de fraîcheur le soir, la verdure de partout, mais trois mois ça va être long, d'autant plus qu’apparemment ça va en s'empirant, le pire étant au mois d’août où il peut pleuvoir pendant plusieurs jours sans interruption. Même pas peur, on connaît, mais bon, ça va changer de ce qu'on a vécu jusqu'ici au Mali, et ça va aussi pas mal changer notre quotidien, les déplacements avec la piste ravagée par les torrents d'eau, etc... ! On verra ça en temps voulu !
Bengali Dembele, le chef traditonnel du village!
Florent est parti en France en avion il y a une semaine, nous ne sommes plus que quatre en ce moment, ça fait bizarre! Il revient dans trois ou quatre semaines avec Benoit, l'ami qui était déja avec nous au Maroc. Ils font le trajet par la route avec un autre camion, pour descendre d'autre matériel pour l'associaiton, et des livres pour la bibliothèque. Courage les gars!!!
Désolée pour le manque de photos, je comptais en mettre 80, il n'y en a qu'une dizaine, la conexion est encore plus infecte que d'habitude, je n'ai pas la patience aujorud'hui d'y passer 10 heures, et nous devons reprendre la piste pour Bingassi dès ce soir. Chaque photo met un quart d'heure à se télécharger, c'est dur pour les nerfs...! Dans un mois nous sommes à Bamako, j'essayerai de compléter l'article à ce moment là! Encore désolée...
Pour terminer, c'est un peu délicat à placer, nous ne sommes ni greenpeace ni MSF ni aucune autre grosse asso ou ONG connue, reconnue, et à la communication parfaite, il n'y a pas de mail tout prêt pour ça, ni de publicité, mais nous tenons à rappeler à ceux qui veulent nous aider que le bulletin d'adhésion est à télécharger sur le site de l'association : http://anim-ta-route.jimdo.com
Et pour ceux qui nous soutiennent déjà, n'oubliez pas de renouveler votre adhésion à votre date anniversaire, en téléchargeant de nouveau le bulletin d'adhésion, et en envoyant la somme de votre choix au siège de l'association en France :
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Association Anim Ta Route
44 rue de la République
76 150 Maromme
La création de la bibliothèque représente un certain budget que nous pouvons couvrir, mais qui diminue sérieusement la petite trésorerie de l'association.
Pour un soutien autre que financier, vous pouvez nous contacter sur la boîte mail de l'association : animtaroute@gmail.com si vous avez pu par exemple récolter quelques livres, cahiers, crayons, jeux ou autre que vous voudriez nous faire parvenir. N'oubliez pas qu'après avoir travaillé quelques mois en France, revu famille et amis, nous comptons redescendre en Afrique et au village de Bangassi, avec d'autre matériel.
Merci à tous !