Reprise des activités de l'association!
Le terrain de l'association à Bingassi.
Nous avons enfin repris les activités avec les enfants au village de Bingassi au Mali, depuis le mois de novembre 2011!!! Nous accueillons comme l'année dernière une fois par semaine pendant deux heures consécutives, les classes de 2ème, 4ème, et 6ème année.
Un, deux, trois soleil avec les 4èmes années.
Atelier lecture avec Léa.
Jeu de la statut avec les 4èmes années.
Clémence et Léa préparent des colloriages avec des calculs pour les 6èmes années.
Grace à notre installation sur le terrain, nous avons pu multiplier nos espaces de jeux et de travail. Il y a un petit terrain de football où l'on peut faire du foot bien sur, mais aussi de nombreux jeux extérieurs, tels que la balle aux prisonniers, l'horloge, éperviers sortez, etc. Cet espace est aussi laissé à disposition des jeunes du village, avec un ballon, sur demande, et en autogestion.
Jeu de l'horloge sur le terrain de football.
Les enfants vont se désaltérer au fleuve entre les activités.
Léa devant la khaïma.
Nous avons également remonté la khaïma, la tente mauritanienne, où nous avons installé des nattes, et des petites tables basses sommaires. L'endroit est idéal pour les coloriages, les travaux écrits, les jeux de société, etc. Les enfants doivent se laver les mains avant de rentrer dans la tente, se déchausser, puis ils sont installés par groupe de trois ou quatre sur les tables, et nous nous répartissons entre eux pour les accompagner dans les activités. Le fait que nous connaissions maintenant beaucoup mieux les enfants, et grâce à l'installation de cet espace, nous pouvons sortir plus de jeux que l'année dernière, des jeux de mémoire, d'alphabétisation, ou encore des puzzles.
Une autre tente a été montée pour accueillir notre matériel sur le terrain. Mais la case du terrain est bientôt terminée (nous en reparlerons plus loin) et nous allons donc pouvoir nous en servir pour stocker du matériel à l'abri, et faire d'autres groupes de jeux de société, et de lecture avec les enfants.
La tente pour stocker le matériel.
Ceux qui ont pu lire l'article précédent savent les obstacles que nous avons du traverser récemment, lors de notre retour au village. Les villageois ont mis du temps, mais ont fini par se mobiliser pour que l'on retrouve l'envie de s'installer sur le terrain de l'association, et que toutes les conditions soient réunies pour que l'on s'y sente bien.
Le terrain a été entièrement déblayé. Lors d'une matinée de travail entre nous ça a d'ailleurs failli dégénérer. On avait adopté la méthode du coin : le brûlis... sauf que le vent s'est réveillé juste à ce moment là, allez savoir pourquoi, et un bon quart du terrain s'est retrouvé en feu en quelques instants... Léa a couru au village pour chercher de l'aide, les villageois sont tous arrivés au pas de course. Ils ont très vite contrôlé la situation, et ont bien ri de nous! Ils étaient d'ailleurs ravis de cet incident puisque, s'étant engagé à nettoyer le terrain avec nous, ce gros brûlis leur a considérablement avancé le travail...!
Feu de brousse, au bord de la piste entre Tambaga et Manantali.
Au sujet des brûlis, c'est assez impressionnant tous ceux qui dévorent la brousse toutes les nuits depuis la fin de l'hivernage! Nous essayons de comprendre, en vain... bien sur une partie d'entre eux sont là pour protéger les villages des incendies. Les hommes lancent un brûlis contrôlé autour du village pour nettoyer les alentours, comme ça au cas où un feu de brousse se déclarerait en pleine nuit, il s'arrêterait avant le village. Mais toute la brousse brûle, alors qu'il n'y a pas de village partout! Les animaux n'auront vite plus rien à manger, à brouter, des écosystèmes entiers disparaissent, etc.. C'est impressionnant! Parfois le ciel devient rouge, orange dans la nuit, heureusement c'est bien souvent de l'autre côté du fleuve, et nous pouvons nous endormir tranquillement.
Léa continue la clôture le long du terrain.
Mis à part ce petit dérapage lors du nettoyage du terrain, le reste a bien avancé! La barrière est maintenant terminée autour du terrain, ce qui évite que les troupeaux de vaches en liberté, ou les moutons des Peuls viennent envahir le terrain lorsqu'ils vont boire au fleuve.
Les villageois doivent se faire au fait que ce terrain est de nouveau habité! Il ne l'a pas été pendant des années, donc beaucoup de villageois avaient l'habitude de venir y prendre du bois, des mangues, ou de le traverser tout simplement, malgré nos demandes de respecter notre installation sur place...! Mais maintenant ils savent que s'ils viennent sur ce terrain c'est pour venir nous voir, pour nous saluer, discuter avec nous pour les plus grands, ou jouer pour les autres.
On part chercher la paille à l'aéroport, les enfants nous aident spontanément.
La case du terrain est quasiment terminée aussi... enfin! Les choses vont tellement lentement ici, c'est déroutant...! Tout d'abord on avait gardé de la paille du terrain pour faire le toit de la case. Mais les villageois on fini par nous dire que la paille n'était pas bonne, pas assez épaisse. On a donc emprunté la charrette et les ânes de Kani, la présidente de l'association des femmes du village et notre amie, pour aller en couper à l'aéroport. Oui, pour ceux qui l'ignorent ou qui l'ont oublié, il y a un tout petit aéroport à Bingassi, qui date de l'époque de la construction du barrage, et qui sert encore deux ou trois fois l'année, pour des visites officielles dans la région, ou pour les avions chargés de crever les nuages et déclencher la pluie. Bref nous sommes allés chercher 150 bottes de pailles à l'aéroport!
Falaye a trouvé la solution pour squatter la charette malgré le chargement...!
Ensuite il a fallu attendre le Monsieur qui nous livre les bambous. Ensuite il a fallu attendre tout simplement que les villageois se décident!
Ils sont venus finalement une matinée pour faire la charpente en bambou. Ils étaient nombreux, et miraculeusement, il y avait surtout des hommes de Lamine le chef du village, mais aussi quelques uns de Bengali, comme un de ses fils Suma. Bengali est même venu en fin de matinée, une fois de plus nous avions réussi à imposer une trêve entre ces deux là, non sans peine, mais on a réussi! Ce sont l'ancien et le chef du village, qui se mènent une petite guerre de pouvoir au sein du village, et qui ont un peu de mal à cohabiter...Nous avons donc assisté les villageois comme on pouvait, et vers midi la charpente été terminée. Nous sommes restés bouche bée devant leur savoir faire...!
Première étape accomplie, la case a une charpente en bambous toute neuve!
Les villageois sont revenus le week end suivant, mais cette fois de 9h à 15 ou 16h. Une bonne journée de travail tous ensembles, pour tresser la paille, la monter sur le toit, la positionner et la superposer, et enfin obtenir un magnifique toit en paille!
Les hommes tressent la paille au sol.
Même le nouvel instituteur (à droite) est venu aider!
Tout le monde s'y est mis, ici Julien travaille avec Lamine le chef du village.
Les enfants boivent du jus de fruit...et les grands du thé!
Les enfants aussi travaillent, ils ramènent les bottes de paille peu à peu, pour faire les tressages.
Et l'ancien combattant surveille les travaux!
Une fois la paille tressée, elle est rassemblée en gros rouleaux peu à peu.....
....puis ces gros rouleaux de paille tressée sont hissés sur le toit (ça pèse très lourd!)...........
....et déroulés petit à petit en couches superposées......!
Une petite pointe finale est tressée et installée à la cime du toît
Voila le résultat final à l'intérieur!
Deuxième étape, la case a un magnifique toit en paille...!
Kani et deux autres femmes sont venues le midi pour nourrir les travailleurs, elles ont emmené du riz à la sauce arachide, tigadegue na! hum....! Seul un petit bout de toit manque, le toit de la case ronde est fait, mais pas celui du petit appentis sur le coté. Ca va être à nous de bidouiller pour couvrir cette remise! Julien a beaucoup travaillé pour les menuiseries.
On avait commandé quatre fenêtres et trois portes au menuisier du village de Bamafélé. Sauf qu'apparemment on ne s'est pas bien compris sur les mesures, et aucune n'était à la bonne taille, soit trop petites soit trop grandes... ça aurait été étonnant que tout se passe bien directement!! Bref Julien, menuisier de métier, a du retoucher toutes les menuiseries, nous les avons vernis, peint les volets à l'antirouille, et maintenant tout est prêt!
Julien.....
.....moi (Anna)........
........Antoine........
.........Léa.........
......Flo.....
On a même peint la case, en jaune crème, avec de la peinture que l'ont avait récupéré sur un chantier voisin pour trois fois rien. Bref elle est au top! Les villageois semblent heureux, et fiers de notre travail à tous pour arriver à ce résultat! L'ancien Bengali qui ne perd jamais le nord, nous a même suggéré que s'il nous restait un peu de peinture on pourrait venir peindre les murs de sa concession...!
Antoine et Benoit à la peinture.
Flo et Clémence.
En tous cas le gros des travaux est terminé, il nous reste à installer des étagères, et à y mettre des livres et du matériel! L'inauguration est pour très bientôt! Cette case servira donc de salle de jeux, et de salle d'étude avec quelques livres, dictionnaires et contes pour les enfants.
Réunions avec les villageois.
Début décembre nous avons eu une réunion avec les femmes du village. A chaque réunion que nous organisons avec le village, auxquelles nous convions tout le monde, seuls les chefs de famille viennent, et bien souvent ils ne font pas passer les informations. Ce qui engendre plein de non dits, de malentendus, d'incompréhensions avec les femmes du villages. Beaucoup d'entre elles n'avaient pas vraiment saisi ce que nous faisions dans leur village, comment nous étions arrivés là, combien de temps nous allions rester, etc. Nous avons donc proposé de les rassembler avec l'association des femmes du village, présidée par notre amie Kani.
Nous sommes allés les rencontrer avec Léa, entre femmes, Clémence n'étant pas encore arrivée. Nous avons précisé tout ce que nous pouvions pour éclaircir certains malentendus évidents que nous avions remarqué de temps à autre dans notre vie quotidienne avec elles. Nous avons reparlé du vol, du choc que ça nous avait fait, des décisions qui s'en étaient suivies, etc. Elles semblaient ravies de cet échange, elles nous ont donné les papiers de leur association, nous prouvant que dorénavant nous en faisions parti aussi, étant deux femmes habitant au village. Et nous avons convenu que nous pouvions compter les unes sur les autres, et qu'à l'occasion de certains évènements ou de certaines actions nous pourrons travailler ensemble.
A la rentrée, le directeur de l'école qui était au village depuis treize ans a été muté à Bamako suite à sa demande. De plus, une grève est instaurée depuis la rentrée, à cause du statut ultra précaire des instituteurs vacataires. Les enfants n'ont donc pas eu école, le directeur instituteur des plus grands étant parti, et les deux autres institutrices vacataires étant en grève.
Un nouvel instituteur (titulaire) est arrivé début décembre. Il a repris la classe avec les plus grands, mais les petits n'avaient toujours pas classe. C'est un jeune homme originaire de Bamako très sympathique, et très investi dans sa mission d'instruction. Il vient souvent au terrain pour regarder ce que nous faisons avec les enfants, et nous assister si besoin, surtout pour traduire certaines instructions en Bambara lors des animations. Précisons que nous n'avons jamais et nous n'aurons jamais des statuts et rôles d'instituteurs au village, nous tentons de compléter l'instruction des enfants en travaillant leur français, en jouant avec eux, et grace à la future bibliothèque.
Début janvier, un nouveau directeur a enfin été nommé! Le 9 janvier nous avons donc participé à une réunion avec ce nouveau directeur nommé Bala Sissoko ancien instituteur de Bamafélé, et le Comité de Gestion Scolaire (CGS). Nous avons proposé de mettre en place une heure d'atelier lecture par classe et par semaine, à l'école. Et nous avons présenté les séries de manuels scolaires que nous avions descendu, afin qu'ils les étudient et qu'ils voient s'ils peuvent leur être utiles. Cet échange s'est très bien passé, et nous espérons que tout va se mettre vite en place.
Les nouveaux arrivants.
Repas de Noël !!!Ca parait simple comme ça, mais c'est des choses qu'on ne mange jamais, de la bonne viande, des légumes, etc... trop rare et trop cher.
Flo et Anna
Léa et Antoine
Clémence et Benoit
Julien!
Clémence et Benoit, deux amis, sont arrivés le 24 décembre à Bingassi, tout juste à temps pour déguster un bon repas de Noël et de bienvenue!
Nous avons organisé avec eux une fête pour le 31 décembre, avec les enfants. Super soirée avec un gros feu sur le terrain de foot, on a lancé la musique vers 22h, dansé et fait les fous avec les jeunes et les enfants du village jusque tard dans la nuit!
Clémence et Benoit restent au terrain jusqu'à la fin du mois de mai, fin de l'année scolaire avec nous et les enfants. Leur installation s'est très bien passée, et les premières activités avec les enfants aussi! Clémence a déjà fait beaucoup d'animation en France, Benoit non mais il est très enthousiaste et à l'aise avec les enfants. Il nous avait déjà filé un coup de main au Maroc il y a un an.
Céline une amie de Julien, est venue nous rendre visite pendant quelques jours. Nous avions dit il y a quelques temps déjà que nous ne voulions pas que des personnes, même des amis, passent seulement quelques jours au terrain. D'une part nous ne sommes pas en vacances là bas, on a des engagements, l'association doit tourner, c'est le plus important. Et d'autre part c'est déstabilisant pour les villageois. Eux ne se déplacent pas beaucoup, ils sont au village, vont aux villages alentour. Mais beaucoup d'entre eux n'ont même jamais été à Bamako. Alors la France! Ce n'est pas une zone touristique, ils n'ont donc pas l'habitude de voir des gens de passage, en vacances! On ne veut pas, par respect pour eux, être responsables d'allés et venus, de gens qui viennent et se baladent, puis repartent à leur guise en France. Nous avions instauré le fait que si des gens viennent au terrain, c'est pour travailler avec l'asso, et pas venir squatter sur le terrain simplement, et c'est pour une période d'au moins un voir deux ou trois mois. Pour en revenir à Céline, Julien n'étant pas revenu en France depuis notre départ, et sa famille n'ayant pas pu venir lui rendre visite, nous avons fait une exception, et accueilli Céline avec plaisir chez nous. Elle a été présenté aux villageois, et on leur a bien expliqué la situation.
La bibliothèque de Bamafélé.
Les projets à Bamafélé avancent, doucement..au rythme africain! Comme vous le savez, suite au vol et à notre retour difficile à Bingassi le 3 octobre 2011, le village voisin nous a proposé un local, face à l'école. Nous avons décidé de rester vivre à Bingassi malgré le choc que nous venions de subir, parce que nous aimons ce village et les gens qui l'habitent, parce que ce terrain est magnifique, proche du fleuve, et surtout parce que nous n'avons pas voulu sanctionner les enfants du village, et nous voulions continuer les activités avec eux.
Mais c'était devenu hors de question de faire une bibliothèque avec tous les livres que nous avions pris la peine de descendre jusqu'ici, sur ce terrain où on était venu nous voler, sur ce terrain qui est trop loin du village, et donc pas à la vue et sous la surveillance des villageois. La case qui a été rénovée sur le terrain de Bingassi servira donc de salle de jeux et d'étude comme nous l'avons déjà précisé plus haut, et pourra servir à l'avenir pour les jeunes du village, collégiens ou lycéens, qui auront besoin d'un lieu calme pour travailler, avec quelques livres de base et dictionnaires à disposition.
Mais la vraie bibliothèque avec la grande majorité des livres sera au local que la mairie de Bamafélé nous a proposé. C'est également un emplacement plus stratégique, puisque la mairie de la commune rurale dont Bingassi fait parti, se trouve à Bamafélé, ainsi que le collège, et bon nombre d'enfants des villages alentour.
Nous avons couru après le maire pendant deux mois pour qu'il signe un contrat mettant par écrit toutes les conditions et engagements des uns et des autres... Nous n'avons donc pas pu commencer notre installation avant sa signature. Dès qu'il a enfin signé le contrat, que nous nous sommes bien mis d'accord sur tout, et qu'il nous a certifié qu'il était content de ce projet et qu'il nous soutenait, nous avons pu nous lancer!
Nous avons posé une porte et trois fenêtres, bien costauds. Bien sur ce n'était encore pas les bonnes dimensions, il manque dix centimètres de haut, mais on s'est débrouillé! Une cloture a été installée sur tout le devant du bâtiment, dans l'idée de pouvoir garer un de nos camion si certains d'entre nous doivent rester dormir sur place un jour, et pour pouvoir organiser des lectures en extérieur.
Nous avons également rencontré le directeur de l'école de Bamafélé. Il est d'accord et très enthousiaste à l'idée que l'on organise des lectures, des ateliers autour du livre et de sensibilisation au livre, les lundis, mardis et vendredis, jours où notre présence n'est pas nécessaire à Bingassi.
Vie quotidienne.
Champ de coton non loin du village.
Les femmes qui se lavent, font la lessive et la vaisselle au bord du terrain, dans le bafing
Notre petite vie sur le terrain se passe à merveille! Nous avons maintenant trois potagers, les légumes poussent, et nous avons hâte qu'ils arrivent! Ca changera un peu du riz et des pâtes! Les légumes sont une denrée plutôt rare dans le coin, c'est beaucoup de travail pour quelque chose de peu nourrissant, de l'eau comme diraient les anciens! Et le climat n'est souvent pas très accueillant pour les petites pousses, le banco étouffe leurs racines, le soleil grillent les feuilles.. le tout c'est de trouver le bon endroit, travailler la terre et retravailler la terre, la mélanger avec du sable, des cendres, arroser abondamment. C'est sur que c'est du boulot, mais on sera heureux quand on aura un peu de verdure dans nos assiettes!
On a également un poulailler avec une dizaine de poules et un coq. On a donc nos propres œufs, et bientôt des petits poussins! Les villageois sont étonnés de voir nos poules enfermées dans un enclos, et nourries chaque jour. Les leurs cavalent toutes la journée dans le village et picorent ce qu'elles peuvent! Encore quelque chose de délicat à gérer. Eux n'ont jamais de restes, et mangent tout ce qu'ils produisent, ils ne peuvent pas se permettre d'engraisser leurs poules. Nous faisons donc ça simplement, avec des arachides et un peu de maïs. Quitte à s'être sédentarisés le temps de monter notre projet à Bingassi, autant en profiter!
Antoine a pêché un tiguin, poisson qui donne des coups de jus, alors on sort le voltmètre....!!
Deux jours après l'arrivée de Clémence et Benoit sur le terrain, on a traqué, tué et mangé un gros varan..hum......!!
La saison actuelle est considérée comme la saison froide. Les villageois font des feux dans les cases, alors qu'elles n'ont qu'une seule ouverture pour laisser partir la fumée, la porte... ils se couvrent autant que possible, ils ont vraiment froid! Durant la journée, il peut faire entre 30 et 35 degrés, mais le soir c'est déjà descendu à 12 degrés! Et non seulement c'est le seul moment de l'année où les températures descendent aussi bas, mais aussi où l'écart entre les températures du jour et de la nuit est si important. Beaucoup de gens attrapent froid (nous aussi!). On s'est rendu compte à cette occasion qu'on était devenus un peu frileux, on se retrouve avec les gros pulls en laine à 12 degrés...! Clémence et Benoit ont descendu des pulls et des couvertures. Cela n'a pas été difficile pour les tailles adultes, nous en avons offert aux anciens, ou aux adultes et jeunes du village avec qui nous avons tissé des liens particuliers, qui nous aident depuis notre arrivée. Mais pour les pulls enfants c'est plus délicat...nous ne savons pas comment en offrir à un sans en avoir pour tout le monde! Nous verrons cela dès que nous aurons trouvé une solution.
Ca y est, nous avons tous eu le palud! Les uns après les autres, petit à petit, tout naturellement... Antoine et Léa comme vous le savez cet été. Puis Florent a eu trois grosse crises en deux mois, il a eu du mal à s'en débarrasser. Moi et Julien n'avons eu que des petits paluds, montées de fièvres à 41 degrés quand même, mais c'est tout, pas grand chose au final quand on sait comme ça peut vite dégénérer. Clémence y a eu le droit aussi, dès son arrivée, elle n'a pas eu le temps de s'acclimater qu'elle était déjà au lit toute patraque. Seul Benoit y a réchappé pour l'instant. On a aussi tous plus ou moins eu la fièvre typhoïde, sympa...! Mais maintenant tout le monde va bien!
Un jour on a tué un serpent un peu plus costaud que les autres, plein d'oiseaux sont venus l'entourer une fois mort, à celui qui le premier osera piquer dedans. Ils étaient magnifiques!
Les hippos recommencent à passer devant chez nous. On ne les a pas encore vu, mais on les entend des fois le soir, un gros souffle soudain, juste au bord du fleuve, comme pour nous saluer et nous faire sursauter..! Un jour on a entendu les femmes qui se lavaient au fleuve nous appeler : "malo! malo! L'hippopotame est dans la rivière!". On est arrivé au plus vite, mais il avait déjà replongé. Ca a été une bonne occasion de rigoler avec les femmes et les enfants, on avait pris les jumelles, et on les laissait regarder dedans, tout étonnés de ce qu'ils pouvaient y voir, c'était extra!
Ma mère et une de ses amie sont passées nous voir au mois de novembre, occasion de retourner au pays dogon...!
Julien va partir dans les jours ou les semaines qui arrivent, son budget est plus que ratatiné, il ne peut plus rester avec nous malheureusement. Il rentre donc en France pour travailler, faire de l'argent, et préparer la prochaine descente. Léa le rejoindra fin avril -début mai. Les autres quitteront le village dès la fin de l'année scolaire, fin mai-début juin.
Un ami du village sera chargé de surveiller le terrain en notre absence, en sachant que rien de valeur n'y restera, on a retenu la leçon! On essaye de trouver une solution pour qu'une nouvelle équipe soit disponible dès la rentrée prochaine au mois d'octobre, mais cela semble très compliqué pour l'instant. On sait que notre présence n'est pas importante durant l'hivernage, mis à part si l'on décide de cultiver pour se nourrir durant l'année suivante. Mais à partir de la rentrée, la bibliothèque et les temps d'animation auraient du reprendre. On a expliqué nos difficultés financières aux villageois, et le fait qu'on risquait de ne revenir qu'au cours de l'année scolaire. En espérant que cette fois un roulement pourra s'organiser entre les différents membres actifs de l'association, afin qu'il y ait tout le temps du monde pour gérer les activités de l'association. Notre retour en France est indispensable pour organiser tout cela!
A la maman de Clémence, et aux amis et aux familles de Clémence et Benoit en général, désolé il y a encore peu de photos d'eux, mais ils sont arrivés il y a un mois, et je suis partie il y a deux semaines du village. Je me rattraperai la prochaine fois!
Cet article touche à sa fin, en espérant que vous serez de nouveau nombreux à le lire! N'hésitez pas à laisser un petit mot, une petite trace de votre passage! Et pensez à nous soutenir, nous avons besoin de vous pour que nos projets se développent! Alors rendez – vous sur le site de l'association pour télécharger le bulletin d'adhésion!